phil burn out a écrit:http://www.youtube.com/user/karmaGfa
(Arte Thema) La 4ème révolution : L'autonomie énergétique + Débat (2011)
Entre l'épuisement des réserves d'énergie fossile, le réchauffement climatique et les menaces liées au nucléaire, le moment semble venu de changer les bases de la production énergétique. La catastrophe de Fukushima nous apprend qu'il n'est plus temps de tergiverser. Reste à résoudre la question du comment.
Dépassant les mises en garde pessimistes sur le changement climatique, ce documentaire montre que des solutions sont possibles pour passer aux énergies renouvelables dans les trente ans à venir.
Dans diverses régions de la planète, le film va à la rencontre de personnes qui, à des titres divers, mènent des actions concrètes pour rendre possibles l'abandon des énergies fossiles et du nucléaire et le passage aux énergies renouvelables. Un entrepreneur explique par exemple comment on peut concevoir un immeuble de bureaux qui ne coûte que deux euros par an et par m² en dépense énergétique. Voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, turbines à biogaz, ces techniques ont déjà des applications pratiques et efficaces. Et les problèmes de stockage ou d'échange d'énergies seront de mieux en mieux résolus, assurent des experts comme Hermann Scheer, député allemand, Prix Nobel alternatif 1999 et auteur entre autres de L'autonomie énergétique (Actes Sud, 2007).
Soucieux de donner la parole à tous, le réalisateur de ce film - qui a fait le plus d'entrées en salles en Allemagne en 2010 dans la catégorie documentaires - a également recueilli l'avis de Fatih Birol, économiste en chef à l'Agence internationale de l'énergie, dont le siège est à Paris. Pour lui, les partisans des énergies renouvelables sont des naïfs. Par leurs propos, la plupart montrent pourtant qu'ils ont parfaitement conscience des enjeux autres qu'écologiques de leurs projets et savent que l'opposition des grands groupes énergétiques internationaux sera féroce. Plus que jamais, il est clair que la "quatrième révolution" sera politique et ne se fera que si nous le voulons vraiment.
http://www.filesonic.com/folder/5258681
http://www.uploadstation.com/list/3YRZ5FV
Password : Morocco
(je me permet de mettre les liens DDL, puisque arte fait partie du service public et que la redevance passe par là ...)
L'après-nucléaire en Allemagne: comment brancher le «courant vert»?
27 décembre 2011 | Par La rédaction de Mediapart
Sur l’île verdoyante de Pellworm, un projet pilote déterminant pour le tournant énergétique allemand va bientôt s'installer. Sur la mer des Wadden, qui s’étend de la Hollande au Danemark, l'île – dont la remarquable biodiversité lui a valu d’être inscrite par l’Unesco au patrimoine de l’humanité – et ses 2.000 habitants ont été choisis par un consortium d’industriels et d’instituts scientifiques, pour accueillir le premier réseau électrique «intelligent» d’Allemagne (présentation du projet par l'équivalent allemand du CNRS, le Frauhenhofer Institut), une «smart grid» dans le jargon du secteur, condition nécessaire pour rendre possible un approvisionnement fondé sur les énergies renouvelables.
Un reportage sur les « smart grids »
«Il faut bien saisir l’ampleur de la révolution qui s’annonce, explique Uwe Schriek, avocat spécialisé dans le droit des brevets chez Siemens, l’un des premiers équipementiers industriels mondiaux. Les réseaux électrifiés sont aujourd’hui contrôlés de manière centralisée. En Allemagne, il existe une dizaine de centres de contrôle qui veillent en permanence au bon fonctionnement du réseau électrique national et à son équilibrage. Ceci afin d’éviter les baisses de tension, voire les ruptures, et d'assurer un approvisionnement constant. Mais il est clair qu’un tel système est incapable de gérer un réseau d’approvisionnement fondé sur le renouvelable. C’est bien trop complexe», affirme-t-il.
Construction en mer du Nord - Parc Alphaventus-Repower Construction en mer du Nord - Parc Alphaventus-Repower© TS
Non seulement la production de courant électrique issu de l’éolien et du solaire est irrégulière, car elle dépend des conditions météorologiques. Mais le «courant vert» est aussi produit de manière décentralisée, à partir d'une multitude de petites unités. Cela implique qu’il ne circule plus à sens unique, d’un gros producteur vers ses clients. Dans le modèle de production des énergies renouvelables, nombre de consommateurs deviennent en effet producteurs puisque, par exemple, le surplus d’électricité produit à partir de panneaux photovoltaïques installés chez un particulier est revendu et introduit dans le réseau.
À Pellworm, ce schéma existe en miniature. Avec treize éoliennes, une centrale hybride (solaire et éolien) et une maison sur six équipée de panneaux photovoltaïques, cette île de 37 km2 est depuis longtemps convertie au renouvelable. Elle préfigure ce que l’Allemagne aimerait devenir dans quelques décennies : «À Pellworm, nous allons installer tous les composants d’un réseau intelligent pour tester dès aujourd’hui le modèle énergétique du futur», explique Dierk Paskert, président du conseil de surveillance de Eon Hanse AG, filiale régionale du 1er producteur d’électricité allemand Eon et promoteur du projet, en insistant sur le fait que «pour les gestionnaires des réseaux électriques, l’intégration des énergies renouvelables est un énorme défi».
Car Pellworm n’est pas l’Allemagne. Si l’on recense très grossièrement le nombre de centrales dites classiques existant en Allemagne, de la centrale thermique qui fonctionne au charbon jusqu’au barrage hydroélectrique en passant par l’installation géothermique, on dénombre environ 270 grosses unités de production d’électricité auxquelles s’ajoutent 9 centrales nucléaires, l’ensemble couvrant environ 80% de la consommation du pays. Face à cela, le renouvelable aligne 25.000 éoliennes, 6.000 installations de biomasse et 2,3 millions de panneaux solaires. «Imaginez la situation quand les proportions seront inversées», s’exclame M. Schriek.
D’où le besoin de ces réseaux intelligents: «Pour équilibrer un tel réseau, c’est-à-dire anticiper les chutes de production et les pics de consommation, il faudra connaître exactement les quantités d’électricité qui rentrent et qui sortent. Cela suppose, entre autres, l’installation d’appareils de mesure dans tous les foyers et tous les lieux de production. Ces appareils sont capables de communiquer les flux électriques à la seconde près. On peut même les gérer à distance pour augmenter ou réduire la consommation», explique-t-il. Et bien que les grands équipementiers internationaux comme Siemens, General Electrics ou Alstom, garantissent que ces nouvelles technologies sont opérationnelles, il reste encore à les tester au niveau d’un pays tout entier.
Un réseau incapable d'accueillir tout le courant produit
Bien qu’incontournables, les problèmes liés à la gestion des réseaux du futur ne sont pas encore les plus brûlants. Le premier chantier qui s’impose aux dirigeants allemands est en effet la rénovation et le développement d’un réseau électrique adapté aux nouvelles conditions de production. Et déjà, les problèmes s’accumulent.
Parc éolien off-shore devant les côtes danoises Parc éolien off-shore devant les côtes danoises© TS
Il y a quelques semaines, la Fédération des entreprises de l’éolien (BWE) révélait ainsi qu’il est de plus en plus fréquent que les éoliennes installées sur les côtes et en mer du Nord doivent être débranchées pour ne pas surcharger un réseau électrique qui n’a pas la capacité de transporter tout le courant produit. Par ailleurs, le branchement des parcs éoliens en pleine mer et la pose de câbles sous-marins se révèlent plus difficiles que prévu, entraînant des retards considérables: «Les liaisons entre les premiers parcs éoliens off-shore et le littoral sont difficiles. Et il faut aussi renforcer les lignes à haute tension qui relient les régions côtières du Nord et le Sud industriel. La connexion Nord-Sud n’a jamais été renforcée parce que les Länder du Sud avaient jusqu’à présent suffisamment de centrales nucléaires pour être autonomes. Ce ne sera bientôt plus le cas», explique Dierk Bauknecht, chercheur au très renommé Institut d’écologie appliquée de Freiburg et spécialiste de l’intégration des réseaux: «Aujourd’hui, plusieurs de ces centrales ont déjà été fermées et le gros de la production éolienne se développe sur les côtes. Cela renforce d’autant plus la nécessité de développer le réseau, mais aussi d’inventer des solutions de masse pour le stockage de l’électricité.»
Dans ce domaine également, l’Allemagne se trouve face à un défi herculéen et à une page quasiment vierge. Alors que le pays consomme annuellement près de 600 terawatts par heure (600 milliards de kWh), les capacités de stockage actuelles sont d’environ 0,04 TWh. Juste de quoi couvrir une heure de consommation nationale. Bref, les inventeurs ont du pain sur la planche : «L’idée de fabriquer des accumulateurs géants n’est pas réaliste. Les technologies ne suivent pas ou pas encore. Donc on applique d’autres principes, par exemple la transformation de l’électricité en une énergie plus stable, que l’on peut ensuite retransformer en électricité quand on en a besoin», explique M. Bauknecht. L’utilisation de l’eau et de la gravité terrestre est l’application la plus simple de ce principe : «On peut par exemple utiliser le surplus d’électricité en pompant de l’eau dans un réservoir artificiel installé près d’une rivière et équipé de vannes et de turbines électriques. Il suffit ensuite de vider le réservoir et de faire tourner les turbines pour récupérer la majeure partie de l’électricité initialement utilisée», précise Dierk Bauknecht. Mais le recours à l’hydroélectrique ne suffira pas.
À Prenzlau, au nord-est de Berlin, on emprunte une autre voie. Un groupe d’entreprises, dont le Français Total, ont choisi de fabriquer du gaz avec de l’électricité. Fin octobre 2011, la première centrale hybride du monde a été inaugurée. Celle-ci est dotée d’un petit parc éolien et de plusieurs cuves de biogaz. Selon les besoins, l’électricité produite par le vent est dirigée vers le réseau ou vers la centrale de stockage. Dans ce cas, le courant est utilisé pour fabriquer de l’hydrogène et de l’oxygène à partir d’eau. Puis, grâce à un apport de gaz carbonique, on transforme l’hydrogène en méthane, un gaz qui peut être durablement stocké et réutilisé. Enfin, l’apport supplémentaire du biogaz permet de fabriquer à nouveau de l’électricité et de la chaleur en quantité.364602_20094215450810185.jpg
Bien sûr, la centrale de Prenzlau est encore dans une phase expérimentale et les scientifiques travaillent d’arrache-pied à limiter les importantes déperditions d’énergie qu’engendre le processus. Par ailleurs, en cas de passage à la production de masse, deux problèmes n’ont toujours pas été résolus : où trouvera-t-on les quantités de CO2 nécessaires à la fabrication du méthane ? Et, si ce dernier est produit à profusion, où le stockera-t-on ?
Des particuliers copropriétaires du réseau électrique
Face à ces multiples casse-tête, le renforcement du réseau électrifié terrestre apparaît presque simple: «Les lignes à basse et moyenne tension existent pour la plupart et doivent être renforcées ou renouvelées. Ce n’est pas un problème. Le gros de la modernisation passe par la construction d’environ 3.600 kilomètres de lignes à haute tension, principalement du nord vers le sud», explique Joachim Diekmann, directeur adjoint du département énergie et transport de l’Institut allemand de l’économie (DIW). En vue de gagner du temps, le gouvernement fédéral a fait passer, le 30 juin, une loi qui permet d’accélérer les procédures administratives, tout en améliorant le mode de consultation populaire: «La loi est claire. Il y va de l’intérêt du pays tout entier. Les procédures de consultation ne sont pas là pour demander si oui ou non on peut construire. En revanche, ces procédures peuvent aboutir à obliger à enfouir les lignes. Ce qui pourrait faire exploser les coûts», précise-t-il.
Justement, alors que la crise de l’euro a rendu frileux les banques et les investisseurs, le financement de ces nombreux projets est en question. Pour accélérer la manœuvre, ARGE Netz, un groupement de 180 petits producteurs d’énergies renouvelables installés dans le Land du Schleswig-Holstein, aimerait lancer un nouveau modèle de financement sous la forme d’un «fonds d’investissement citoyen». Celui-ci permettrait aux particuliers de devenir copropriétaires de leurs réseaux électriques. Mais pour l’instant, les quatre grandes entreprises qui gèrent le réseau électrique au niveau national restent réservées face à l’idée de partager le produit de la taxe légale qui leur garantit un rendement de 7% sur le capital investi.
Pour la plupart des spécialistes, l’importance des défis technologiques et financiers liés au passage vers les énergies renouvelables est donc telle que rien ne garantit que tout sera près à l’heure, c’est-à-dire dans environ dix à quinze ans, quand l’Allemagne aura définitivement débranché ses centrales nucléaires.
À cela s’ajoutent des procédures administratives de contrôle et d’autorisation qui durent parfois des années. Enfin, il faudra aussi compter avec la résistance croissante d’associations locales pas forcément pronucléaires, mais dont les membres refusent, pour des raisons sanitaires, esthétiques ou financières, de vivre à proximité d’une ligne à haute tension ou d’un parc éolien : «Je ne suis pas pessimiste, mais les chantiers sont multiples et le temps presse. Je ne sais pas encore si nous serons au rendez-vous», admet Joachim Diekmann.
http://www.mediapart.fr/journal/interna ... urant-vert
Intéressant cet article. Merci de l'avoir partagé !ubik a écrit:L'après-nucléaire en Allemagne: comment brancher le «courant vert»?
27 décembre 2011 | Par La rédaction de Mediapart
[...]
Sinon pendant ce temps là, et malgré les nouvelles alarmantes que l'on peux entendre encore récemment sur l'état de Fukushima (de nouvelles grosses fuites en mer, les décisions de réautoriser l'accès des habitants de 20km à 50km à la ronde) et son impact très concret sur l'environnement (les récents bébés déformés et qui ont déjà muté génétiquement) les médias francais se gardent bien de revenir sur tout ca correctement..
Retourner vers Write It Yourself
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités