par Invité Démarqué » 18 Fév 2016, 10:10
Ernest, étudiant en Médecine de l'Art des fromages, témoigne :
«Je m'en souviens encore comme si c'était avant-hier. Après un déjeuner du dimanche en famille, je vois sa tante faire du coloriage, alors qu'elle a 33 ans. Elle avait l'air complètement impliqué, sur le coup je me suis un peu moqué d'elle, d'autant que je me demandais si elle ne sniffait pas tout simplement les feutres.
C'est là qu'elle m'a expliqué un peu son engouement pour la chose et curieux comme je suis (surtout après le calva), j'ai voulu essayer. Ça a été une révélation pour moi, jamais je n'aurais imaginé l'effet procuré. Je me rends compte du changement opéré en moi : ça me permet de m'évader, de retourner en enfance, à l'époque où tout allait mieux. Je me sens tellement bien. On travaille de l'extérieur vers l'intérieur, ça m'a aidé à me recentrer sur moi et arrêter de manger autant de pain en passant des heures et des heures devant la télé (NDLR : Ernest était croûtenard).
C'était devenu un tel plaisir que j'y pensais toute la journée en attendant ce moment où je pourrais rentrer chez moi, appliquer méticuleusement des couleurs, n'ayant que la fatigue pour m'arrêter. Je réfléchissais à des camaïeux, aux couleurs complémentaires, à la taille des feutres, à des extravagances. Il y en a pour tous les goûts ! Aucune angoisse de page blanche, tout est déjà tracé, il suffit juste de remplir à sa guise les formes si bien délimitées.
Et puis j'ai commencé à en amener à la fac, remplaçant progressivement les cours de médecine de l'art des fromages par des coloriages mais ça en vaut vraiment la peine, j'ai complètement transcendé mon être. Et depuis qu'on m'a offert BRUITxMERDE 2016, j'ai passé un nouveau palier.»